Julienne
est née à Retinne, en 1193, de parents fortunés, Henri et Frescinde.
Orpheline à l'âge de cinq ans, elle fut placée par ses tuteurs chez les
religieuses Augustines de Cornillon. Julienne habita à la métairie de la
Boverie et s'y initia aux travaux domestiques, en même temps qu'elle
apprenait à lire et à écrire. Elle étudia même le latin et put lire
les ouvrages de saint Augustin et de saint Bernard.
Ses progrès étaient remarquables. Appelée par
Dieu à la vie religieuse, elle prit l'habit en 1207 dans le couvent de
Cornillon. A la vie active des soins aux malades, elle joignait la vie
contemplative. Sa dévotion envers la sainte Eucharistie était ardente.
Peu de temps après sa profession, elle eut une vision : elle vit la lune
rayonnant de lumière et y remarqua une bande noire qui la divisait en
deux parties égales. Elle n'y accorda pas d’importance; mais la vision
se renouvela si souvent qu'elle finit par être inquiète à ce sujet.
Elle consulta la prieure mais personne ne put lui en dévoiler le
mystère.
Dieu lui révéla que la lune représentait
l'église et que la bande noire qui la traversait, signifiait qu'il
manquait une fête dans l'Église, la fête du saint Sacrement.
Cette révélation eut lieu vers l'an 1210.
Julienne, s'en remit à la divine Providence. Elle continua, à soigner
les malades et à pratiquer la dévotion envers la Sainte Eucharistie.
Vers 1230, après une vingtaine d'années d'hésitation, elle en parla à
Ève, recluse à Saint-Martin, à Élisabeth, vierge à Huy, et elle
consulta Jean de Lausanne, chanoine de Saint-Martin. Le projet d'établir
une fête spéciale en l'honneur du saint Sacrement plut au chanoine et il
en fit part aux plus grands théologiens de Liège.
Rien
ne s'opposait à l'institution d'une telle fête mais il fallait
l'institution canonique de la fête par l'autorité épiscopale.
L'évêque Robert, trouvait suffisant de célébrer le Saint Sacrement le
Jeudi saint et chaque jour lors de la Messe. De plus, une partie du
clergé s’opposait à cette idée nouvelle. En 1245 toutefois,
l'évêque résolut d'instituer la fête. Son vicaire-général, Jacques
de Troyes, en rédigea le mandement mais l’évêque mourut sans avoir pu
le publier.
C’est
en 1251 que l'ancien prieur des dominicains Hugues de Saint-Cher, qui
avait conseillé d'établir la fête, arriva à Liège, en qualité de
légat du Saint-Siège. Le jeudi après l'octave de la Pentecôte, il
chanta une Messe pontificale en l'église de Saint-Martin, en l'honneur du
saint Sacrement et par une circulaire du 29 décembre 1252, il rendit la
fête obligatoire dans toute l'étendue de sa légation.
Mais
une plus haute approbation se préparait : Jacques de Troyes fut élu
Pape, le 29 août 1261 et prit le nom de Urbain IV. Il fit rédiger
l'office du saint Sacrement par Thomas d’Aquin et il célébra lui-même
solennellement la fête en 1264. La même année, il étendit la fête à
tout l'univers par la bulle Transiturus.
740 ans plus tard,
la " Fête du Saint
Sacrement du Corps et du Sang du Christ "
insiste sur le lien entre
le don de Dieu dans sa Parole,
le don de Dieu dans son corps et dans son sang
l’Amour qui imprègne la vie de ceux qui les reçoivent.
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